Ce blog était au départ destiné aux étudiants du séminaire "Cinéma et cultures" de Master 1 (Médiation culturelle) de l'Université Paris III.
Il s'agit de résumés des cours séminaires donnés entre 2012 et 2014 à l'Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle.
Depuis octobre 2014, j'ai ajouté quelques notes sur des films projetés à l'Institut français du Royaume-Uni à Londres.
Bon parcours !
Rachel Mazuy

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Travaux d'étudiants Georges Méliès et le Royaume des fées


Georges Méliès 
et
Le royaume des Fées
18/20
Un excellent travail. Parfaitement rédigé et construit, il respecte la forme demandée tout en étant réellement problématique. Même si en tant que tel, vous n'avez pas analyser une scène précise, vous vous fondez de manière judicieuse sur l'analyse de plusieurs scènes pour étayer votre argumentation. 
Un seul petit regret, celui de vous voir parfois abandonner l’analyse du Royaume des fées, pour celle de l’œuvre de Méliès toute entière. Le film sort au moment où la popularité de Méliès augmente de plus en plus (l’apogée de sa popularité se situant vers 1907). Que savez-vous de la réception du film à sa sortie ?. 
“Si tu te demandes d’où viennent tes rêves, regarde autour de toi,  c’est ici qu’ils sont créés». C’est ce que dit le personnage de Papa Georges, alias Georges Méliès, en parlant de son studio à un petit garçon dans le dernier film de Martin Scorsese, Hugo Cabret. Le réalisateur rend hommage à son illustre prédécesseur, et déclare : « En tant que cinéaste, j’ai le sentiment que l’on doit tout à Georges Méliès. » Il faut dire que ce-dernier  a su planter la graine qui fera germer nombre de grands films Hollywoodiens bien des années plus tard, fruits d’un cocktail explosif : fiction et effets spéciaux. Pourtant, son époque ne l’a célébré qu’un temps, avant de l’oublier. On le dit précurseur du septième art. Pourquoi ? Nous allons le découvrir à travers l’étude du Royaume des fées, et ainsi comprendre ce qui a fait son succès, mais aussi son échec.

  1. 1) Georges Méliès et les débuts du cinéma
  1. a. La France et les frères Lumière : Alors qu’en 1888 aux Etats-Unis Thomas Edison inventait le kinétoscope, un des premiers appareils qui permettait de visionner une image cinématographique, en France les frères Lumière, industriels de la photographie, présentaient le 28 décembre 1895 une projection publique de films à l’aide d’un nouvel appareil : le cinématographe. Le cinéma était né. En France, c’est l’ère industrielle : on invente, on découvre, c’est l’époque de grands progrès scientifiques et l’économie est lancée, soutenue par l’industrie florissante.  Auguste et Louis Lumière, déjà célèbres pour leurs créations de matériel photographique (notamment les plaques étiquettes-bleues) s’inspirent d’une série d’innovations, telle que le kinétoscope, pour fabriquer un appareil capable de faire des prises de vue et de les projeter sur grand écran pour un public. En décembre 1895, les frères projettent une série de dix films qu’ils ont tournés, s’apparentant pour la plupart à des documentaires de moins d’une minute (on note tout de même que plusieurs de ces films, « le jardinier », « la voltige » ou « le saut à la couverture », peuvent déjà être considérés comme de premiers films comiques). Nous sommes cependant encore loin du cinéma comme « 7e art » ; il s’agit là d’un produit commercialisable dans un pays en plein essor industriel, une France des inventions, et les visées des Lumière sont avant tout marchandes et non artistiques (d’autant qu’ils ont idée de vendre leur machine à des professionnels scientifiques). Face au vif succès rencontré, ils tentent autant que possible de garder la main mise sur leur création pour en tirer bénéfice. Les projections se multiplient partout en France dans des lieux publics, et bientôt en Europe et dans le monde. Face à la concurrence et à l’étalement géographique des projections, les frères décident finalement de vendre leur invention. Les films sont toujours des documentaires, mais aussi des actualités et reconstitutions historiques. Georges Méliès va changer la donne. B.

  1. b. Georges Méliès
Dans le public de la projection du 28 décembre 1895 se trouve Georges Méliès, alors connu comme l’illusionniste qui stupéfait la foule sur les planches du théâtre Robert-Houdin du boulevard des italiens. Prestidigitateur de talent, il invente sans cesse de nouveaux tours et trucs qui font sa renommée. Il est immédiatement intéressé par le cinématographe, et décide de s’essayer lui aussi aux projections de films. La première a lieu en avril 1896 dans son théâtre avec des films réalisés par d’autres (vraisemblablement pour Edison) et à l’aide d’un projecteur fabriqué par un opticien anglais, puis viendront ses propres films quelques mois plus tard. Il se sert naturellement de son expérience et de ses compétences de prestidigitateur pour ses films, ce qui lui permettra de créer les tout premiers effets spéciaux (bien que le terme ne fût pas employé à l’époque) : le cinéma sera pour lui la continuité de son travail d’illusionniste. Très rapidement, il décide de créer sa propre société de film avec son collaborateur Lucien Reulos : la star film. En 1897, il monte le premier studio de cinéma dans sa propriété de Montreuil pour pouvoir y tourner ses films. Au départ, dans la veine des frères Lumière, il filme des scènes de vie, images documentaires. Il s’essaye également à la reconstitution historique, comme celle du couronnement d’Edouard VII ou de l’affaire Dreyfus. Mais là où Méliès innove, c’est dans le domaine de la fiction. Fidèle à son attrait pour la magie et l’univers féérique, l’illusionniste va monter des mises en scène de contes fantaisistes, ayant repéré les possibilités infinies qu’offraient ces nouveaux appareils. Il va tourner plusieurs centaines de films, en fabriquant chaque fois les décors et costumes merveilleux, en dirigeant les acteurs (amateurs ou artistes qu’il recrute) et en passant lui-même très souvent devant la caméra, notamment lorsque le jeu réclamait une précision particulière pour réaliser un effet ou un tour. Il invente de nouvelles techniques pour porter ses trucs de magicien à l’écran comme les escamotages, explosions ou apparitions subites. Il travaillait d’abord en réalisant des dessins, et écrivait les textes, puis filmait, et s’attelait ensuite à une longue tâche de collage pour créer les raccords souhaités pour ses films, et de colorisation à la main. La qualité et la nouveauté de ses films lui assurèrent le succès.

Nous allons voir à travers l’étude du Royaume des fées à quel point Méliès a pu influencer le cinéma, avec ses trouvailles ingénieuses et son amour des fééries, pour en faire autre chose qu’un simple objet d’intérêt scientifique.
  1. 2) Analyse de film : le royaume des fées

Le film le plus célèbre de Georges Méliès est sans doute « Le voyage dans la lune », et l’image de la lune recevant un obus dans l’œil reste dans les mémoires. Cependant, nous avons choisi d’aborder un autre film, moins connu et moins étudié. « Le royaume des fées » est un film muet de seize minutes tourné en 1903. Méliès aurait alors réalisé déjà plus de quatre cent films et celui-ci est le premier à dépasser les trois cent mètres de pellicule. Il est donc un bon exemple révélateur des talents de cinéaste que Méliès a pu développer au fil du temps.

  1. a. L’univers du conte
Le titre même est clairement évocateur : « Le royaume des fées » nous renvoie à toute une tradition de contes de fées qui est encore la nôtre aujourd’hui. L’histoire s’inspire très clairement des fééries  (pièces de théâtre fondées sur le merveilleux et la magie) qui se jouaient au Châtelet à cette époque. B. Puisque le cinéma n’en était qu’à ses balbutiements, il parait logique que l’artiste se soit inspiré de son cousin le théâtre pour réaliser ses premières œuvres. La forme même du film s’apparente au conte : en effet le film est muet, et l’histoire est donc racontée en direct par un bonimenteur. Nous avons donc les personnages types du conte : une princesse du nom d’Azurine, un prince Bel-Azor, des fées (avec leurs chapeaux pointus) dont la principale est Aurora, une sorcière (sur son balai) et des démons. Les accessoires permettent aux spectateurs d’identifier facilement les personnages, en faisant appel aux codes du conte bien connus de tous. B. La trame de l’histoire est simple : le prince et la princesse sont sur le point de se marier, et reçoivent les présents des fées invitées. Mais le roi a oublié d’inviter la sorcière, qui, pour se venger, fait enlever la princesse (On note la ressemblance de ce début avec celui de La Belle au Bois Dormant de Charles Perrault). Le prince part alors à sa recherche pour la sauver, au traversant plusieurs épreuves (il lui faut traverser la mer, survivre à un naufrage, rencontrer Neptune, être avalé puis recraché par une baleine, nager jusqu’à la tour où est retenue la princesse) pour finalement vaincre la sorcière et ramener sa belle. Le merveilleux est donc déjà bien présent dans l’histoire à travers les personnages, mais aussi des objets comme une fleur ou un bouclier magiques donnés par les fées. Les décors romantiques (tour en ruine, balcon sous la lune…) et costumes soulignent l’enchantement (on remarque tout de même dans les costumes l’influence très nette du siècle de Méliès : les robes, même si elles sont particulièrement riches et fastueuses, ont une coupe qui correspond à celles du 19e siècle). Des scènes ancrent réellement le film dans la fiction merveilleuse, comme celle dans laquelle les démons s’enfuient dans le ciel en marchant sur les nuages, ou les tableaux sous l’eau, création inédite et qui a dû interpeler les spectateurs de l’époque pour qui le monde sous-marin était encore relativement obscur. Tout est donc fait pour entrainer le spectateur dans un autre monde, jusque sous la surface. B. Les talents du prestidigitateur se prêtent bien au jeu, et constatant l’enthousiasme du public, il produit ainsi des centaines de films.

  1. b. Les trouvailles cinématographiques
Méliès dirigeait toute la création de ses films. Du dessin à la commercialisation, en passant par le scénario, la mise en scène, le jeu d’acteur, la direction, le montage, la finition… Dans Le royaume des fées, il tient lui-même le rôle du héros chevaleresque.  Difficile de donner le nombre exact d’acteurs puisque l’on peut supposer qu’un même acteur joue plusieurs rôles différents. Dans la scène finale, on peut compter vingt-quatre personnes, presque uniquement des femmes. Comme tous ses films, celui-ci se découpe en différent tableaux, filmés en plan fixes. On peut évaluer les heures de travail que représentent ces 16 minutes : il n’y a pas moins d’une vingtaine de décors différents, tous très riches et travaillés. De nombreux objets interviennent dans la mise en scène, tels les chars ou le bateau, ou même la baleine, éléments mobiles du décor et de l’action. On peut observer d’intéressants jeux d’ouverture et fermeture des décors dans les scènes sous-marines (les algues et coraux s’écartent pour laisser place à la grotte) ou la scène finale, dévoilée par des nuages. Méliès réussit même à opérer une disparition du décor dans la scène de l’armurerie pour faire apparaitre une autre scène en arrière-plan : le fond de la salle d’arme (un trompe l’œil) s’efface pour nous laisser voir la tour où est retenue la princesse. Tous ces procédés sont le fruit de son imagination et de son travail, et ont vu le jour entre ses mains. On note également que les tableaux sont tous liés par des fondu-enchaînés, technique qu’il a lui-même inventé grâce à la découverte du procédé de surimpression.  Enfin, la magie de son cinéma réside aussi dans les trucages qu’il met en place : disparitions et apparition des fées, de la sorcière ou des démons, parfois accompagnées de fumées ou de flammes, grâce à des trucs cinématographiques (arrêts de caméra) ou scéniques (trappes). Les scènes de la tempête en mer et de la tour en flammes qui s’effondre sont particulièrement spectaculaires et prouvent le long travail réalisé et le chemin parcouru depuis ses premiers films. Les tableaux sous-marins sont particulièrement ingénieux : Méliès a eu l’idée de filmer à travers un aquarium. Nous pouvons donc voir des poissons nager librement ou des homards se promener autour des acteurs, tandis que ceux-ci jouent la difficulté de se déplacer dans l’élément aquatique. B.
Enfin, alors que les fils Lumière étaient en noir et blanc, on sait aussi que Méliès avait pour pratique de coloriser ses pellicules à la main ; ce film est très riche en couleurs vives, et si cela ne rend pas le naturel de la réalité, cela contribue à la dimension édulcorée du conte, où tout est plus brillant : décors dorés, robes multicolores, nuages noirs, démons verts… L’image a été évidemment détériorée par le temps et malgré les travaux de restauration on ne peut voir toutes les couleurs ; cependant, le peu qu’on observe laisse deviner leur intensité et leur multitude, caractéristique des films de Méliès.

On peut dire que Méliès fut un vrai génie créateur. Il a révolutionné les premières images animées tant sur le fond, en choisissant la fiction, que sur la forme, en inventant sans cesse de nouvelles techniques, toutes à l’œuvre dans Le royaume des fées.
Que savez-vous sur la réception du film ? 
  1. 3) Succès et déclin

Tout ce que nous venons de voir à travers Le royaume des fées constitue la clef du succès de Méliès. Cependant, le succès ne s’attarda que quelques années, et la chute de Méliès fut presque aussi rapide que son arrivée sous les projecteurs.

  1. a. Le succès du spectacle cinématographique
Le public de la fin du 19e siècle et du tout début du 20e siècle était déjà bien disposé envers la nouveauté des images animées grâce aux frères Lumière. On se pressait aux projections pour découvrir sur l’écran ces scènes tellement réalistes, grâce auxquelles on pouvait presque sentir les vagues à ses pieds (« Baignade en mer ») ou la frayeur face à un train qui fonce sur vous (« Arrivée d’un train en gare de La Ciotat »). Méliès, qui s’aventure encore plus loin en faisant pénétrer ses spectateurs dans des mondes imaginaires, fait sensation. Il ne faut pas oublier qu’à l’époque les salles dédiées au cinéma n’existaient pas encore, les projections avaient lieu dans des salles publiques type salles des fêtes, ou bien souvent dans des foires. Le public se situe donc déjà dans un contexte de fête, d’exception, et les films de Méliès en étaient un point culminant. B. Ces « voyages à travers l’impossible » comme il les baptise lui-même, touchent l’imagination du public. L’illusion est d’autant plus grande à l’écran, les trucages moins visibles, et le public s’émerveille. Nous avons vu que dans Le royaume des fées la magie s’intègre au récit, elle n’est plus désignée pour elle-même comme lors d’un numéro d’illusion, mais est au service de l’histoire et présente donc moins le risque de lasser le spectateur ou de trop révéler les trucs qui la constitue. Il est vrai que ces premiers films semblent plus s’apparenter à du théâtre filmé qu’aux films que nous avons aujourd’hui. Le jeu d’acteur tient de la pantomime, ce que l’on peut bien voir dans le film : les gestes sont grands, exagérés, les expressions sont renforcées par le maquillage. Nous ne sommes pas face à un spectacle scénique de prestidigitation puisqu’à aucun moment les personnages ne s’adressent directement et explicitement au spectateur. Excepté dans la dernière scène du film, qui s’apparente plus à une vraie scène de spectacle : les nuages s’écartent, tels des rideaux de théâtre, une femme apparait, puis le couple princier et des danseuses qui produisent une courte chorégraphie, et enfin des anges dans le ciel.  Cependant le public est clairement pris en compte, puisque tout est toujours frontal et visible. En effet la « camera » de l’époque ne bougeait pas et les plans sont toujours les mêmes. Mais le théâtre est essentiellement parlant, contrairement à cette nouvelle attraction muette, et tous les trucages réalisés par Méliès n’auraient pu se faire sur une scène. Le cinéma diffère donc, et s’il n’est pas encore un art, il est devenu un véritable spectacle à succès. Les films se commercialisent de plus en plus, les projections se font plus nombreuses et se répandent en France et en Europe, et les créations de Méliès s’exportent jusqu’aux Etats-Unis.B. 
  1. b. Le déclin : concurrence et première guerre mondiale

Cependant, malgré le succès de ses films, la concurrence se fait de plus en plus rude. En France, deux autres sociétés de production sont apparus en même temps que la Star Film : Pathé-frères et Gaumont. Ces sociétés ont vite saisi l’opportunité industrielle et commerciale que représentait le cinéma, et produisent rapidement à grande échelle en contrôlant toute la chaine. De nouveaux studios sont construits, on produit plusieurs films par semaine : il s’agit de faire face à la demande grandissante. Puisque le cinéma est devenu un spectacle de masse, l’opportunité d’en tirer profit est grande. Et, alors que Méliès poursuit ses fééries, les autres sociétés se mettent à tourner des films comiques (comme ceux de Max Linder), puis des séries policières. On produit de plus en plus, et on exporte aussi de plus en plus : le cinéma français inonde le marché international. Cependant Méliès ne parviendra pas à suivre le rythme. Lui qui a immédiatement saisi les possibilités artistiques du cinéma n’en a pas compris l’impact économique et a manqué le virage industriel. B. On lui vole son Voyage dans la lune pour le diffuser en Amérique sans qu’il puisse poursuivre les voleurs, faut de législation et protection. Il deviendra par la suite plus vigilent, mais incapable de diversifier sa production ou de produire suffisamment face à ses rivaux, il se laisse peu à peu dépasser. Malgré ses tentatives pour contrôler sa production et l’exporter sur le continent américain, Méliès doit cesser ses activités cinématographiques juste avant le début (1913) la guerre, qui portera un dernier coup de grâce à son œuvre. Il est en fait presque oublié dès 1912. La réalité terrible de cette guerre, plus brutale et meurtrière que tout ce qu’on avait connu auparavant, ne laisse plus de place au merveilleux. Comme le dit Ben Kingsley dans une interview accordée à France Inter,  « George’s films are charming fantasies, they didn’t fit in this new world » (« Les films de Georges sont des fantaisies charmantes, ils n’appartenaient plus à ce nouveau monde »). Au regard du Royaume des Fées, on comprend l’immense fossé qui se creuse entre le film et la réalité : La France en guerre a d’autres préoccupation que le cinéma, et ne croit plus à la magie. Méliès a disparu de l’écran, et après avoir continué à monter des spectacles pendant plusieurs années, il s’est reconverti dans la vente de jouets et confiseries dans une boutique de la gare Montparnasse avec sa deuxième épouse. Ce n’est qu’en 1929 qu’il sera redécouvert et recevra les hommages qui lui sont dus. 


Conclusion

Le Royaume des Fées nous donne un aperçu de ce que pouvait être Georges Méliès : un inventeur de génie, un créateur poète qui croyait à la magie. A une époque où le cinéma n’était encore qu’une curieuse nouveauté, il en a fait un spectacle, et a fait germer l’idée qu’il pouvait aussi être un art. Il fut l’illusionniste de la fin d’un siècle, et le cinéaste du début d’un autre. Le succès de ses films s’explique par ses nombreux talents et son inventivité ; mais on peut dire que cette nouveauté, parce qu’elle est restée figée, a elle-même causé sa perte : ce qui a fait la gloire de Méliès et qui a tant plu à son public n’a pu perdurer face à l’évolution de l’industrie et l’arrivée de la guerre, faute de renouvellement. Nous pouvons nous féliciter d’avoir pu conserver malgré tout quelques films dont celui que nous avons étudié, ce qui nous permet de nous rendre compte de ce que pouvait être le cinéma à cette époque. Et si Le royaume des fées nous parait aujourd’hui quelque peu désuet et nous fait sourire, le charme, dans tous les sens du terme, reste toujours intact.

Annexes
- Georges Méliès 1861-1938
- Image tirée du Royaume des Fées
- Image tirée d’Hugo Cabret de Martin Scorcese : reconstitution du tournage du Royaume des Fées de Méliès dans son studio de Montreuil.

Bibliographie
Méliès, magie et cinéma, Malthête Jacques, Mannoni Laurent, ed. Paris-Musées, 2002

Georges Méliès, l’illusionniste fin de siècle ? : actes du colloque de Ceris- La-Salle, 13-22 août 1996, Marie, Michel et Malthête, Jacques, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 1997

Georges Méliès, le magicien du cinéma, Binau, Zeno, Perrin, Julia, coll. Des Graines et des Guides, ed. A dos d’âne, 2011

Georges Méliès, cinéaste : le montage cinématographique chez Georges Méliès, Jenn, Pierre, coll. Ca cinéma, ed. Albatros, 1984


Autres sources
Site de l’institut Lumière :

Site de la cinémathèque française :

France inter :
interview de Ben Kingsley, émission Downtown du 5 décembre 2011
interview de Martin Scorcese, émission Les affranchis du 5 décembre 2011
Fiche réalisée par Elise BRUGALLA , 2011.